Postdoc

J’ai effectué mon doctorat au LSCP (Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique) sous la direction d’Alejandrina Cristia à Paris. Ma thèse portait sur la manière dont les compétences linguistiques varient en fonction des conditions socio-économiques et/ou écologiques.

Actuellement, dans le cadre de mon poste postdoctoral avec le Dr Adrian Jaeggi au sein du Human Ecology Group (Institute of Evolutionary Medicine, Université de Zurich), je recherche si des troubles du développement sont présents ou s’ils se manifestent de manière générale chez les Tsimane, une société amazonienne contemporaine de chasseurs-horticulteurs.

La plupart de ce que nous savons sur le développement précoce provient de recherches sur des enfants issus des populations occidentales, instruites, industrialisées, riches et démocratiques (WEIRD) qui sont facilement étudiés étant donné l’emplacement de la plupart des laboratoires de recherche. Les conditions de développement des WEIRD sont loin d’être représentatives de la situation la plus courante de l’homme contemporain, ni de la situation que l’humanité a connue pendant la plus grande partie de son histoire évolutive, qui est probablement mieux saisie par des sociétés contemporaines dites “traditionnelles”. On dispose de beaucoup moins d’informations sur l’environnement précoce, les mécanismes d’apprentissage et les critères d’acquisition du langage chez les enfants des sociétés “traditionnelles”. Par conséquent, une approche interdisciplinaire pour l’étude du développement précoce dans des conditions socio-économiques et écologiques diverses est fondamentale pour mieux comprendre les conditions dans lesquelles se déroule l’acquisition du langage.

J’ai constaté les avantages de l’utilisation d’une approche interdisciplinaire dans ce domaine de recherche. Ma collaboration continue avec l’anthropologue Jonathan Stieglitz, la linguiste Alejandrina Cristia et la psycholinguiste Marisa Casillas a déjà nourri des efforts internationaux visant à standardiser les méthodes permettant de comparer des populations extrêmement diverses ayant des langues, des modes de vie et des attitudes parentales différentes. Plus largement, ces résultats ont des implications importantes pour mieux comprendre la variabilité du développement cognitif et linguistique.

Ma thèse a été financée par Paris Diderot et l’Ecole Doctorale FIRE-Programme Bettencourt.